Immobilier : marché solide

UN MARCHÉ SOLIDE EN 2020 DANS LES ALPES-MARITIMES

"L’immobilier en revente a démontré sa capacité de résistance par rapport à d’autres activités économiques". C’est le constat de Cyril Messika et William Siksik, coprésidents de la FNAIM Côte d’Azur, au moment de dresser le bilan du secteur en 2020. Une année ô combien singulière.

Janvier et février ont emboîté le pas d’un millésime 2019 record dans les Alpes-Maritimes, avant un effondrement aussi brutal qu’inévitable (- 80%) lors du premier confinement, au printemps. Après un rebond tout autant spectaculaire dès le début de juin, le marché est resté très dynamique tout au long du troisième trimestre. Et finalement, en dépit d’un ralentissement à partir de septembre, le volume moyen des transactions n’a reculé que de 7% (environ 10% à l’échelon national) sur douze mois en ce qui concerne les déclarations d’intention d’aliéner (DIA), au nombre de 14 200. Mais le volume réel des ventes se situe autour des 25 000, soit à peine 2 000 échanges de moins que l’année précédente.

DES PRIX EN LÉGÈRE HAUSSE

LE 12 JANVIER, CYRIL MESSIKA ET WILLIAM SIKSIK, COPRÉSIDENTS DE LA FNAIM CÔTE D’AZUR, ONT PRÉSENTÉ LE BILAN DU MARCHÉ IMMOBILIER DANS LES ALPES-MARITIMES EN 2020. DR J.P

\"Nous sommes satisfaits de constater que la notion de valeur refuge de la pierre a joué à plein, notamment face à la désorganisation de l’économie\". Malgré les contraintes liées aux protocoles sanitaires, trois mois d’arrêt et la limitation des visites, la revente a notamment bénéficié de la faiblesse des taux d’intérêt et de la pénurie de logements neufs. "Bien sûr, ce constat général est à nuancer : les agences immobilières spécialisées dans la clientèle internationale n’ont pas toutes retrouvé leur clientèle potentielle ou une clientèle française de remplacement". Et celles situées dans les vallées sinistrées par la tempête Alex se voient aujourd’hui quasiment à l’arrêt.
Dans ce contexte, pas de dégringolade des prix, comme d’aucuns le craignaient pourtant. A Nice, ils sont restés stables (+ 1% à 4 400 euros/m2), grimpant de 4% à Cannes (5 123 euros/m2) et de 2% à Antibes (4 636 euros/m2). Seul le marché mentonnais a affiché un retrait (- 1% à 4 739 euros/m2) en raison de sa dépendance aux vendeurs italiens impactés par la crise de la Covid-19.

UN INTÉRÊT ACCRU POUR LES MAISONS

Sur la typologie des biens vendus, pas de révolution. Les appartements sont restés largement majoritaires (83%), devant les maisons (14,5%) et les terrains (2,5%). La situation sanitaire a cependant fait croître l’intérêt pour les résidences secondaires, les maisons et plus généralement les biens offrant des espaces extérieurs. C’est ce qui ressort des recherches effectuées sur Google. "Elles ne vont toutefois pas nécessairement se transformer en transactions et le mouvement de délocalisation annoncée d’une partie de la population reste suspendu à la stratégie des entreprises", tempèrent Cyril Messika et William Siksik. "De plus, nous peinons à satisfaire la demande de maisons individuelles dans le 06. Soit la maison correspond au budget de la clientèle des actifs et elle se vend très rapidement, même en état moyen. Soit elle est hors budget et elle va alors intéresser la clientèle parisienne ou des grandes métropoles. Soit c’est un produit typique de clientèle internationale et là, le marché est bloqué par les interdictions ou les difficultés de voyager".

UN REGAIN DE LA LOCATION DE LONGUE DURÉE

En matière de location, le particularisme de 2020 a aussi eu ses conséquences, puisque de nombreux propriétaires bailleurs ont fait le choix de délaisser l’option saisonnière de courte durée, peu rentable au regard des difficultés du tourisme, au profit de la longue durée, meublée ou non. Pour les spécialistes de la FNAIM Côte d’Azur, il s’agit là d’une bonne nouvelle pour les actifs, qui voient l’offre de logements à louer s’étoffer. "Nous avons du stock et de la visibilité". Et pour cause ! En ces temps d’incertitude, auxquels les produits financiers n’échappent pas, les investisseurs voient le placement locatif d’un très bon œil.

Jean PREVE - Les Petites Affiches - 13 janvier 2021

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